Comment suis-je arrivée à l’hypnose ?
Jeune diplômée, je me suis heurtée très rapidement à mes limites en matière de communication.
Ce manque se trouvait, me semblait-t-il dans la façon de « se présenter à l’autre » alors qu’il est dans une demande verbalisée ou non, dans un contexte de soin.
La polarisation sur les soins techniques et le « bien faire », me rendaient indisponible à toute autre sollicitation.
Je croisais des patients en fin de vie et leurs familles désespérés, chargés par le désespoir et leurs suppliques.
La frustration et l’accablement étaient mon quotidien de jeune soignante.
J’eu la grande chance de rencontrer mes pairs maniant avec délicatesse l’art d’entrer en relation avec le patient : l’authenticité, le parler vrai, la reconnaissance de la souffrance de l’autre et la ratification.
Les patients s’épanchaient avec confiance. J’ai côtoyé la bienveillance et une grande humanité.
Je sentais que l’on me montrait le chemin : celui de l’amélioration de la qualité relationnelle et l'alliance entre un patient et son soignant.
Avec une intention réelle de ré-humaniser les soins que je prodiguais, j’ai tout naturellement amélioré la relation d’aide au patient. Des formations m’ont permis de solidifier mes connaissances : relation soignant soigné, soins palliatifs.
Je touchais du doigt enfin la vision et l’approche globale du patient.
La Rencontre :
Chemin faisant, j’ai rencontré l’hypnose médicale.
Je n’oublierai jamais les yeux de ce motard accidenté, prostré, couché sur cette table d’opération.
Chaque approche de soignant déclenchait chez lui une réaction colérique, couplée à des cris et des insultes.
J’ai pu observer avec surprise et émerveillement la prise en charge de ce patient par une collègue infirmière formée à l’hypnose.
Cet homme a fini par accepter avec complaisance ces soins dans le calme et la sérénité : la bulle enchanteresse de l’hypnose.
Ce truc en plus :
Je suis désormais une infirmière praticienne en hypnose médicale.
Cette approche souple qui s’appuie sur les ressources du patient a bouleversé ma pratique professionnelle,
a chamboulé mon rapport à la maladie. Elle est entrée dans ma vie et me passionne.
L’hypnose est une compétence supplémentaire, elle me permet en tant qu’infirmière de pouvoir proposer une technique douce, respectueuse, non invasive et de l’associer à ma pratique quotidienne.
Dans une vision plus étendue des indications de l’hypnose médicale, elle aide à surmonter également les tracas et désagréments de la vie quotidienne.
Elle accompagne vers le bien-être et l’harmonisation corps et esprit et c’est ce choix que j’ai fait.
. « L’hypnose ne consiste pas à changer le fonctionnement d’un organe … Elle ne permet pas non plus d’agir sur les événements extérieurs » Dr Grégory Tosti ( le grand livre de l’hypnose)
Globalement, chaque individu a une perception toute particulière et individuelle de son corps, de sa maladie
de son mal-être, de son traitement ou bien d’une situation problématique.
Par le biais de l’imaginaire, l’ancien mode de fonctionnement est remodelé afin de rendre le contexte de crise plus confortable et acceptable.
L’hypnose est donc toute indiquée à chaque fois qu’un individu a le désir de se détacher d’une problématique répétitive ou ponctuelle afin de retrouver une meilleure position de stabilité et d‘équilibre entre le corps, l’esprit et le milieu dans lequel il évolue.